Vang Vieng
Au nord de Vientiane, la capitale du Laos, il y a une ville qui s’appelle Vang Vieng arrosée par une petite rivière, la Nam Song, et entourée de montagnes, de grottes et de lacs qui lui donnent un charme certain.
Depuis quelques années, de nombreux jeunes backpackers occidentaux se donnent rendez-vous ici pour faire la fête. En peu d’années, cela a pris des proportions assez dingues. Les autorités, devant l’afflux massif d’argent que représentent ces touristes, ont lâché du lest jusqu’au point d’oublier toute réglementation en vigueur dans le reste du pays concernant la consommation de drogues. Cette ville est donc rapidement devenue un haut-lieu de la débauche de la jeunesse blanche qui vient ici pour s’amuser à bas-prix, sans limite.
Les commerçants laotiens ont donc adapté leurs prestations en fonction de leurs clients. Dans toute la ville, ils ont ouverts des bars où les sièges sont en fait des couchettes surélevées où l’on ne peut être qu’allongé à regarder la télévision qui diffuse en boucle des épisodes de séries américaines (Friends, South Park ou Family Guy) et à manger de la nourriture occidentale (pizzas, pâtes, frites, burgers,…).
Le Tubing
Mais pour le touriste de masse, l’activité principale à faire à Vang Vieng, c’est le tubing. Ça consiste à s’installer confortablement dans des énormes chambres à air de pneus pour camions et de se laisser porter par la rivière. L’intérêt est de profiter des paysages magnifiques qui défilent au rythme lent du courant. Cette activité tranquille et bien innocente en apparence à générer un enthousiasme à peine imaginable quand les gens ont compris qu’ils pouvaient effectuer cette peinarde balade tout en buvant de l’alcool !
Du coup, des bars avec accès direct à la rivière ont poussé comme des champignons et proposaient musiques syncopées, alcools, drogues (opium et cannabis) et tyroliennes ou cordes au-dessus de l’eau. Le problème est que le niveau de l’eau varie énormément et qu’en période sèche, il n’y en a plus beaucoup. Ce qui n’empêche pas nos jeunes téméraires de sauter des pontons malgré les avertissements et la dangerosité de la chose. Mais allez dire quoi que ce soit à une horde d’australiens pleins comme des outres… Du coup, les blessés et les morts (27 en une année!!) se sont accumulés pendant des années avant que le gouvernement laotien n’intervienne et ferme les bars en bord de rivière.
Un des dommages collatéraux de ce tourisme de masse a été l’arrêt de l’activité de fabrication de la soie à la ferme biologique. Le débarcadère où les tuk tuk déchargent leur flot de touristes et de chambres à air est situé juste devant l’entrée de la propriété de Mr T. Même s’il n’y a plus de bar au bord de l’eau, le tubing est toujours aussi populaire et on peut s’amuser (ou être consterné) par le décalage qu’il y a entre la population qui utilise la rivière pour se laver et faire leur lessive, et les touristes braillards en bikinis affriolants qui arrivent là par dizaines.
Si vous voulez en lire d’avantage sur le sujet, voici un excellent article récapitulatif du guardian (c’est en anglais). Pour voir en vidéos ce que cette débauche pouvait donner il y a de ça quelques mois, rechercher « vang vieng laos » sur Youtube ou autres.