Après notre mini croisière en Rocket qui nous conduit de Chittagong à Barisal, nous reprenons un bus pour le village de Kuakata en bord de mer, dans le Golfe du Bengale. Le trajet en bus est rude, ponctué de traversées de rivières en barge. Nous arrivons sur la plage après 5 heures de route. C’est un lieu qui commence à être touristique surtout pour les bangladais mais qui ne va cessé de grossir vu les nombreux projets de complexes hôteliers, à l’image de Cox’s bazaar, la plus grande plage naturelle du monde (150 kilomètres de long). En attendant, c’est la morte saison, nous sommes seuls et nous avons donc le choix parmi les hôtels concentrés dans ce petit village.
Coucher de soleil sur la baie du Bengale
On en essaie un premier mais après 24 heures sans eau et sans électricité, on change de crèmerie. Le deuxième hôtel est un peu plus luxueux, selon les normes bangladaises. La chambre est spacieuse, propre et on a l’air conditionné, confort suprême. C’était nécessaire vu le temps qu’on va y passer en attendant les accalmies des pluies d’été. Nous avons quand même la chance, le premier soir, d’assister à un coucher de soleil mémorable, comme on en avait pas vu depuis longtemps.
On se fait alpaguer par plusieurs jeunes en moto qui nous proposent leurs services pour nous balader sur la plage et visiter les différents coins touristiques de la région. On prend rendez-vous avec un tout jeune homme de 14 ans, Emron, qui parle un anglais plus que correct.
Une journée en moto
Nous partons avec lui le lendemain matin, à l’aube, à trois sur sa moto, en filant sur la plage. Manque de pot, c’est tempête à l’horizon… Il tente de faire son fiérot, celui qui maitrise la situation mais on sent bien qu’il va se passer quelque chose en roulant comme des tarés sur le sable, sous la pluie. Ça ne loupe pas, en traversant une petite rivière le long de la plage, la moto pique du nez dans l’eau et on passe tous par-dessus bord pour se retrouver à nager avec les poissons, ainsi que nos appareils photo respectifs… Le point positif de l’histoire, c’est que personne n’a été blessé et l’eau n’est pas salée. Elle n’a donc pas tué nos appareils chéris. Toutes les pluies qui dévalent de l’Himalaya se retrouvent dans le Delta du Gange, alimentées par l’eau de la mousson. La mer est donc plus que douce, marron plutôt que bleue.
C’est vraiment étonnant. On rentre chacun de son côté un peu secoués, pour se changer, se sustenter et laisser passer l’orage.
Son frère, le propriétaire de la moto, prend le relais l’après-midi, pour nous emmener visiter un temple bouddhiste où se trouve le plus grand Bouddha du Bangladesh – forcément rare dans un pays majoritairement musulman – 6 mètres 40 de haut.
C’est chouette, vite expédié mais vu le nombre de temples bouddhistes qu’on a dévoré les mois précédents, ça ne nous coupe pas les jambes…
On repart dans l’autre sens pour un nouveau ride sur la plage, mais cette fois, direction les Sundarbans, la plus grande mangrove du monde. Une grande partie est devenue un parc national protégé où l’on ne peut entrer qu’avec un permis de circuler, un guide et un bateau. Nous nous étions renseignés pour ce genre de trip, mais on a vite déchanté quand on a constaté que c’était 360 euros au bas mot pour 3 jours. C’est vrai que le lieu à l’air magique, c’est quand même le lieu de vie du tigre du Bengale, symbole national du pays. On aurait adoré voir le roi de la mangrove dans son habitat naturel mais beaucoup de touristes étrangers ne rentrent au Bangladesh que pour venir le traquer, ce qui fait grimper les prix de cette aventure de façon exorbitante. Nous, on a choisi l’option du pauvre, c’est à dire qu’on ne verra des Sundarbans qu’un amas de vert à l’horizon, le parc national.
On a la possibilité de rentrer dans une partie de la mangrove non protégée, près d’un village de pêcheur. Un des habitants propose ses services et son bateau pour une heure. C’est sympa, sous la pluie.
Au retour, c’est l’heure du repas pour les crabes rouges qui sont de sortie pour la chasse.
Ils sont là par milliers, crapahutant à toute allure sur le sable. J’aurais aimé m’arrêter plus longtemps pour les traquer et vous rapporter de magnifiques photos. Ça vaut quand même le coup d’œil!