reception
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Jungle horror movie

Quatre jours dans la jungle ? Même pas peur ! Marcher avec mon sac à dos dans une atmosphère qui ressemble à s’y méprendre à un hammam, sans changer de vêtement ? Pff, trop facile ! Dormir dans des hamacs entourés d’animaux potentiellement très dangereux ? Super cool !

Mais quand je demande stupidement à Kélig : « C’est quoi les leeches au juste », et qu’il me répond naturellement : « Les sangsues », tout d’un coup, je ne suis plus si certaine de mes capacités.

Bon c’est trop tard pour changer d’avis et puis on va suffisamment s’équiper pour que tout aille bien…J’suis sûre que je vais gérer…

On ne devait pas en croiser le premier jour. Bôn, notre guide avait été très clair: pas de jungle, pas de sangsue. On va donc se baigner dans une chute d’eau. On s’ébroue, on nage, classique. Je sens comme une morsure de fourmi rouge sur le tibia. Impossible, je suis dans l’eau.

Putain de m…., en levant la jambe pour vérifier, je vois bien un truc noir et visqueux arrimé là !

J’essaie en vain de l’arracher. Horreur, frustration, dégoût ! Je crie et nage vers Kélig pour qu’il me sauve. En remontant sur la berge, la morsure saigne abondamment. Ces saloperies ont une salive qui contient un anti-coagulant. Ca met des plombes à s’arrêter. Je me calme, me rhabille, on est reparti.

En traversant la rivière, je sens la même piqûre désagréable mais cette fois, sur la hanche au-dessus de mon pantalon. Je l’arrache avec un cri et repart décidée (ouais, un peu tremblante…). On s’arrête de sur l’autre rive et je constate une grosse tâche de sang sur mon tee-shirt. Elle était de belle taille et m’a laissé une bonne marque, la garce. Comment est elle arrivée là ?

On repart de plus belle, l’après-midi se poursuit dans la moiteur de la jungle. Kélig croise un serpent, furtif. Avant d’arriver au camp pour la nuit, rebelote, à travers la chaussette ! Elles ont vraiment la dalle ! On atteint enfin le camp et j’ai l’impression, avec tout ce sang, d’avoir fait la guerre. Bôn se marre et me dit que le lendemain va être différent, il va y en avoir beaucoup, beaucoup plus. Je me demande ce que je fais là…Je suis la seule à me faire attaquer. Ne suis-je qu’un beefsteak vivant ?

Le lendemain, je suis angoissée à mort. Mais Bôn et Ny, notre cuistot de la jungle, nous sortent le produit miracle : de la poudre blanche à diluer dans l’eau qu’ils nous aspergent généreusement sur le bas des jambes. C’est l’heure du départ. Ni me donne un bâton pour lutter contre les bestioles trop aventureuses. J’observe, sur la route, la technique de survie de mes ennemies. Elles sont tellement nombreuses, qu’il y a peu d’espace au sol où je n’en vois aucune. Elles se trouvent sur les feuilles mortes qui jonchent le chemin, leur corps tendu vers le ciel, qui s’agite, dans l’espoir d’attraper quelque chose qui passe par là. Une fois sur la chaussure, elles remontent promptement pour se glisser dans le moindre interstice. Glaçant !

Mais le poison fonctionne. Elles se fixent toujours mais meurent avant de mordre. Ca me détend un peu. Je peux enfin marcher sans regarder mes pieds et profiter de ce qui nous entoure. A chaque pause près de la rivière, la première mission est de se débarrasser des centaines de cadavres sur nos chaussures, chaussettes et pantalons.

Il n’y a que Ny, tout sourire, pour déambuler pieds nus, en claquettes dans la jungle. J’admire !

C’est lui qui me sauvera après ma dernière morsure. Une sangsue, plus sournoise que les autres, a découvert un trou dans mon pantalon que je ne connaissais pas moi-même. Elle s’est faufilée à l’intérieur, le long du tissu et m’a mordu sans pitié. J’ai réussi à l’arracher à travers la toile, la laissant à l’intérieur. On l’a retrouvé prête à reprendre son repas quand j’ai dézippé la jambe du pantalon. Ny l’a fait voler quelques mètres plus loin.

Voilà le genre de marque que fait cette catégorie de sangsue, avec sa triple mâchoire.

Je m’aperçois dans le dernier camp, en sortant de la jungle, qu’on a été chanceux d’être accompagnés par Bôn et Ni. D’autres touristes se sont fait vraiment dévorer les jambes et les pieds. Leurs guides ne leur ont pas proposé de poison d’une part et d’autre part, ils n’étaient pas super équipés pour trekker dans la jungle. On a quand même vu arriver une fausse Lara Croft, poum-poum short et débardeur…Du coup, du sang partout, une vraie boucherie !

Mais pour nous, c’est un happy end. La jungle, ça, c’est fait!!!

 

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