Vu du Camboge voisin, on appréhendait un peu notre arrivée dans la capitale gigantesque du Royaume de Thaïlande. Bangkok, c’est 15 fois plus grand que Paris donc on s’imagine très vite submergé par la ville tentaculaire. Mais avant d’arpenter ses rues, on doit organiser, un peu, notre voyage en territoire Thaï et surtout profiter de la grande ville pour prévoir les visas de nos prochaines destinations.
Visas
Jusqu’à présent, on n’avait pas dû se prendre trop la tête avec les formalités administratives pour l’entrée dans les pays asiatiques. Une lettre d’invitation et un visa à l’arrivée pour le Vietnam, un passage à l’ambassade pour la Thaïlande et des visas aux postes-frontières pour le Laos et le Cambodge. Après notre mois thaïlandais, on devra revenir à Bangkok pour prendre l’avion pour la Birmanie. Il est en effet impossible, pour le moment, de traverser ce pays par voies terrestres. Viennent ensuite le Bangladesh et l’Inde dont le visa peut être très long à obtenir. On décide donc de confier nos passeports à une agence spécialisée afin qu’elle nous obtienne les précieux sésames qu’on récupérera à notre retour. Ça nous permet aussi de ne pas avoir à fournir des pièces « obligatoires » qu’on n’a pas pour le moment (billet retour, réservations d’hôtel,…). Pour éviter les complications on doit soigneusement s’abstenir de déclarer qu’on travaille dans le cinéma. Sinon, c’est entretien obligatoire à l’ambassade et allongement des durées d’obtention des tampons. Employé de bureau, ça passe inaperçu et personne, normalement, ne nous demandera aucune explication ou justification. Au passage, et toujours pour le visa indien, il faut déclarer sa religion et les noms et nationalités de ses parents. Ça me fait un peu marrer (ou un peu peur, au choix) toutes les informations qu’il leur faut pour délivrer de simple laissez-passer…
Retrouvailles en bateau
Une fois ces démarches lancées, on commence vraiment à visiter Bangkok en compagnie de la famille française qu’on retrouve en Thaïlande, après les épisodes vietnamiens et laotiens. Une fois de plus, nous voilà tous ensemble pour une excursion en bateau (après Tam Coc et les 4000 îles). Après une âpre négociation, c’est parti pour une heure de « long-tail boat », un peu chronométrée, à travers les klongs (canaux) de Bangkok. On découvre ainsi un autre aspect de la grande capitale traversée par le fleuve Chao Praya et parcellée par les nombreux canaux qui en dérivent. Bangkok, la Venise du Sud-Est asiatique.
On déambule ensuite à pieds pour goûter l’atmosphère des nombreux marchés qui s’épanouissent dans les ruelles et les impasses. Cette vie de village contraste avec les grandes avenues rectilignes et les buildings immenses du centre ville où l’on retrouve un enchaînement de centres commerciaux qui semble infini. On passe des restaurants de rue aux enseignes prestigieuses et mondialement célèbres de l’électronique et de la mode. Saisissant.
Transports
Pour se déplacer à Krung Thep (Bangkok en Thaï), le choix est grand et digne d’une grande capitale. Vu qu’on a pas mal circulé, on a pu testé tous les types de transport en commun. Comme il n’y a pas de carte pour se repérer, c’est assez galère de prendre le bus et il faut compter sur la gentillesse des gens à bord pour se faire aider. Par contre, le bateau et le métro aérien sont très faciles à utiliser et offrent un point de vue atypique sur la ville. C’est du haut du BTS (Bangkok Sky Train) qu’on a pu observer un terrain de golf situé au milieu de la ville ! L’autre solution pour bouger, ce sont les taxis (jaunes, verts, bleus, roses) qui sont légions ici et vraiment bon marché (beaucoup moins chers que les tuk tuk sur les longues distances). Malgré l’immensité de la ville, c’est donc assez aisé d’aller d’un endroit à l’autre pour visiter les monuments historiques de la capitale.
Wat Pho, le temple du Bouddha couché
Le Wat Pho est relativement incontournable à Bangkok. C’est non seulement un des plus vieux et un des plus grands temples bouddhistes de la ville mais il abrite surtout le plus grand Bouddha couché au monde. Difficile pourtant d’apprécier la grandeur de l’œuvre religieuse (45 mètres de long pour 15 de haut) vue qu’elle est située dans un temple un poil exigu pour une sculpture aussi énorme. Peut importe, car les nombreux autres temples tous très colorés qui composent ce lieu confèrent à l’ensemble une impression fastueuse. La classe.
Ce temple est aussi connu pour la fameuse école de massage qu’il renferme en son sein. Céline en profitera pour expérimenter le célèbre massage thaï et se délasser un peu après cette visite effectuée sous un soleil de plomb.
Bangkok, la ville des anges
Malgré nos craintes de départ, on a su apprécier Bangkok, la ville des anges au nombreux visages. On avait peur de se retrouver dans une capitale grouillante de monde, bruyante et impersonnelle. Finalement, il y avait beaucoup plus de bruit à Hanoï, et Phnom Penh avait moins de caractère que Krung Thep. Au carrefour de l’Orient et de l’Occident, on comprend maintenant mieux pourquoi Bangkok constitue un point d’entrée privilégié en Asie pour tous les farangs (étrangers en thaï) tant il est aisé de s’y sentir bien.
Si vous voulez aller plus loin dans votre découverte de la ville tout en restant tranquillement installé dans votre canapé, on vous conseille la lecture de Bangkok 8 de John Burdett. C’est un polar de bonne facture qui donne un chouette aperçu de ce que peut être l’atmosphère de la mégalopole.
Petit rajout de dernière minute : on a profité de notre passage à Bangkok pour aller au cinéma après 6 mois d’absence dans une salle obscure. L’expérience valait d’avantage le coup pour ce qu’il se passe avant la projection que le film lui-même, vite oublié. Entre les publicités et les bandes annonce d’avant-séance, toute la salle se lève pour un hommage, en photos et en musique, au roi actuel, Rama IX. Particulier…