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Un « tour » à la Baie de Ha Long

On a quitté Hanoï après les 3 jours traditionnels du Têt (le Nouvel An vietnamien) pensant que l’activité allait reprendre dans le pays. Finalement on se rendra compte un peu plus tard que les vietnamiens profitent de cette période qui est parfois la seule chômée de l’année pour se reposer jusqu’à 10 voire 15 jours.

En ce qui nous concerne, on décide d’aller visiter la Baie de Ha Long, sorte de passage obligatoire du tourisme vietnamien. Impossible d’y couper : toutes les agences de voyage, tous les hôtels, les rabatteurs pour monter dans les bus,… tout le monde propose un « tour operator » pour visiter la baie inscrite sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO.

La Baie de Ha Long

Mais nous, on ne veut pas d’un programme clé en main, un « tour » qui ne ressemble pas à notre façon de voyager. Alors on décide de se débrouiller par nous-mêmes, c’est-à-dire consulter des forums de voyage qui parle du sujet, vu qu’ici les offices de tourisme n’existent pas et que les informations se délivrent au compte goutte.

Pour pouvoir visiter la baie, on choisit la plus grande des îles : Cat Ba qui est apparemment nettement moins touristique que la ville d’ Halong City, et on se débrouille pour prendre le train puis une navette comme des grands pour atteindre notre nouvelle étape.

Soirée sur la baie de Cat Ba

Le dernier bus nous conduit jusqu’au front de mer de la ville de Cat Ba vendu aux hôtels, aux restaurants et au béton. Grosse déception quelque peu atténuée par la magnifique vue sur la mer au soleil couchant du haut du 6ème étage de notre chambre d’hôtel à 15$ la nuit (petit-déjeuner inclus).

La seule façon de ne pas contrarier ses plans, c’est de ne pas en avoir.

Une fois dans cette ville moche comme un jour de pluie sur l’été, il nous faut décider ce que l’on va faire dans les jours prochains. On se rend vite compte que pour avoir une chance d’apercevoir un bout de la baie, il va falloir qu’on sacrifie finalement un peu d’argent pour monter sur un de ces bateaux à moteur rempli de touristes occidentaux qui font tous le même parcours. On décide d’accorder le privilège de ce sacrifice au gérant de notre hôtel (le Cat Ba Dream). Comme on a envie de faire les choses bien, on choisit de faire 2 jours et une nuit sur un bateau puis une nuit dans un village de pêcheurs suivie d’une randonnée dans le parc national de l’île.

Vu notre petit budget, ça représente une certaine somme à dépenser et je suis particulièrement anxieux à l’idée que ça ne se passe pas comme prévu.

Évidemment ça ne se passera pas comme prévu. L’organisation et la logistique du « tour » laissent à désirer. On se fait promener sans aucune explication de quelque sorte que ce soit tout en respectant un minutage ultra serré. On a l’impression d’être du bétail transporté au milieu de paysages magnifiques et d’autres bateaux eux aussi remplis de touristes venus admirer comme nous cette merveille géologique composée de plus de 1900 îles. Ça nous gâche un peu le plaisir, d’autant que la baie est très polluée. L’activité humaine, pêcheurs, fermes marines et touristes rejettent à la mer une pollution visuelle (ordures diverses, polystyrène, et tout ce qui ne sert plus à bord des bateaux,…) et/ou invisible (dégazages et échappements des bateaux à moteur). Comme la baie est protégée des courants marins par les nombreuses îles qui la composent, les ordures ne sont pas brassées et s’accumulent dans certains endroits qui ressemblent à des décharges à ciel ouvert.

Le dernier jour, on quittera la mer pour une courte randonnée dans le parc naturel de l’île, lui aussi très pollué par le passage des nombreux touristes et des vietnamiens qui s’en foutent de jeter leurs bouteilles plastiques dans la nature. Loin d’être satisfaits par cette excursion, on ira s’expliquer avec Mr Luong (le gérant de l’hôtel) pour obtenir quelques mesures compensatoires.

 

Mais le mal est fait puisqu’on a participé malgré nous à ce tourisme de masse qui détruit tout sur son passage. On a pu visiter quelques plages de l’île bétonnées pour accueillir des complexes hôtelier toujours plus proche de la plage. Le pire c’est qu’on avait l’impression qu’ils étaient déjà décrépis et quasiment à l’abandon, comme si l’explosion touristique qui avait touchée l’île était maintenant terminée et qu’elle ne laissait derrière elle que des vestiges comme des verrues. Ça nous mine le moral d’admettre qu’on a cautionné, d’une certaine façon, ce saccage et on se pose beaucoup de questions pour envisager la suite de notre voyage.

Peut-on visiter des endroits en sortant des sentiers rebattus du tourisme de masse sans « contaminer » toute une population et tout un écosystème ?

On espère bien que oui et on essaiera désormais de s’orienter vers des choses qui nous ressemblent d’avantage même si c’est possible qu’on essuie encore d’autres déceptions.

 

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