Notre trilogie de randonnées dans des parcs nationaux néo-zélandais, entamée à Abel Tasman puis dans celui d’Arthur’s Pass, s’est finie en beauté dans le Tongariro National Park. Il faut dire que ce n’était pas gagné car nous avons eu une météo un peu pourrie en arrivant dans ce parc situé au beau milieu de l’île nord. Céline l’avait choisi pour réaliser la « Tongariro Alpine Crossing », la randonnée à la journée la plus belle du pays, paraît-il.
Les gros nuages qui encombraient toute la vallée se sont levés en début d’après-midi, nous décidons donc de réserver la navette qui nous emmènera au pied de la randonnée pour demain matin. Ça ne me plaît pas trop que tout ça soit autant encadré (je comprendrai plus tard que c’est nécessaire), donc je motive Céline pour une petite balade en dehors des sentiers battus pour occuper le reste de notre après-midi.
On commence à marcher au-dessus de la station de ski qu’il y a après la ville de Whakapapa. Le temps est maintenant génial et les paysages environnants sont magnifiques. On grimpe jusqu’aux premiers névés et on redescend. C’est génial on peut aller où on veut et on devine ça et là les pistes de ski qui se dessinent malgré le peu de neige qu’il reste.
Le lendemain, on se lève assez tôt pour attraper la navette de 7h00 qui nous conduit au départ de la « Tangariro Crossing Alpine ». La randonnée est fermée sur le dernier tiers à cause de l’éruption volcanique récente qui a endommagée le sentier et un des refuges. Ce ne sera donc pas une traversée du parc national mais un aller-retour.
Le chauffeur du bus briefe tout le monde sur les risques de la randonnée en montagne, des choses à emporter (eau, nourriture, crème solaire, habits supplémentaires,…) et des choses à faire en cas de danger (éruption, tremblement de terre,…). Là encore, je trouvais ça vraiment super encadré, limite fliqué. Je vais me rendre compte, au cours de la randonnée, que de nombreuses personnes débarquent ici sans équipement, se disant qu’il ne s’agit que d’une balade un peu longue. Certains finissent épuisés, blessés, déshydratés et cela arrive souvent si l’on en croit notre chauffeur. Du coup, chaque navette note scrupuleusement qui entre sur le parc, histoire de n’oublier personne sur place à la fin de la journée. Je comprends qu’ils insistent sur les consignes de sécurité du coup…
On s’élance à 7h35. Il y a déjà énormément de monde. Les premiers 5 kilomètres sont faciles et rapides, ce qui est assez déroutant après toutes ces mises en garde. La montée et la difficulté commencent ensuite. Et là surprise, ça grimpe vraiment sérieusement pendant un bon moment. On atteint ce qui ressemble à un cratère asséché rempli de terre vers 9h00. Après ça, nouvelle ascension plus courte qui nous permet de nous extasier devant le panorama qui nous est offert.
On continue et on descend jusqu’à « l’Emerald Lake ». Zone volcanique, attention danger! Certaines pierres au sol dégagent de la fumée et énormément de chaleur. Pas de doute, il y a plusieurs volcans dans le coin! Après notre pause déjeuner, Céline est motivée pour m’accompagner dans l’ascension du Mont Ngauruhoe qui est en fait un volcan majestueux qui domine ce paysage magnifique.
Le panneau en bas du volcan indique 3H00 aller-retour. 12h10 : début de l’ascension. Il faut qu’on récupère la navette à 17h00…
On commence à grimper sur ce qui ressemble ni plu ni moins à un tas de graviers immense. Il n’y a pas de sentier, on essaye de tracer notre route sans trop s’enfoncer. C’est extrêmement épuisant. J’encourage Céline au maximum pour qu’elle ne se démotive pas complètement et s’arrête à la moitié. Je lui donne des indications horaires à peu près cohérentes sur ce qu’il nous reste à parcourir. Encore une demie heure, un quart d’heure. Plus que 10, 5 minutes…
Il nous aura fallu galèrer pendant 1h30 pour venir à bout de ce volcan. Ça en valait largement la peine. La vue est hallucinante et on a la chance de ne pas avoir trop de nuages. Céline est ravie. Elle a réussie, elle l’a fait!
Eau, photos, barres de céréales et on entame la descente. Il est 14h10. Ce n’est pas plus facile que la montée car c’est vraiment très raide mais ça nous prendra beaucoup moins de temps. 15h20.
Ensuite vient la descente de la première difficulté de ce matin. On devrait largement avoir le temps d’arriver. Mais Céline, dont la cheville était déjà fragilisée par deux précédentes torsions, se fait une entorse sur la toute dernière marche. Il reste un peu plus de 4 kilomètres à parcourir. Céline ne veut pas faire de pause pour regarder sa blessure. Elle décide de marcher jusqu’au bout. Il est 15h40. Jusqu’au bout du suspense…
On va mettre plus d’une heure pour rallier le lieu du pick-up. C’était plus que chaud. Céline est exténuée. Mais cette journée a été magnifique.