Lors de la préparation de notre voyage en Russie, on avait envisagé d’aller faire du volontariat dans la campagne, histoire de respirer entre deux villes, mais l’hiver arrivant a contrarié nos plans. Sur la route, ou plutôt la voie ferrée qui nous conduit de Moscou à Saint-Pétersbourg, on s’arrête dans la ville de Veliky Novgorod, pour continuer notre tourisme citadin.
Veliky Novgorod
Pauly, notre hôte dans cette ville, reçoit un avis de tempête sur son téléphone portable. Pas de doute, le temps est pourri. Le vent, la pluie et le froid anéantissent toutes nos envies de nous balader plus longtemps. On découvrira le kremlin de Novgorod un peu plus tard, mais la météo n’évoluant pas vraiment, on passera le plus clair de notre temps au chaud dans l’appartement de nos hôtes.
C’est dommage, cette ville qui est l’une des plus vieilles de la Russie avait certainement davantage à nous offrir. On se contentera d’une rapide visite du kremlin donc et de la cathédrale de Sainte-Sophie, datant du XIe siècle et très bien entretenue. Une balade le long du fleuve qui arrose la ville, le Volkhov, nous permet d’avoir une bonne vue d’ensemble.
On réalise aussi qu’on commence à manquer d’énergie et que l’appétit de faire de nouvelles découvertes est moins grand dans des villes qui n’ont plus rien à voir avec l’Asie. La grisaille nous mine un peu le moral, c’est vrai, mais on ne se laisse pas aller pour autant.
Saint-Pétersbourg
On tire une carte chance et on passe par la case culture générale ! Le lendemain de notre arrivée dans l’ancienne capitale russe, on apprend que l’entrée du Musée de l’Emitage est gratuite pour tout le monde, comme tous les premiers jeudis de chaque mois. En termes d’objets exposés, c’est le plus grand musée du monde, on ne peut donc, décemment, pas rater une occasion pareille.
Les bâtiments constituants l’Ermitage – dont le Palais d’Hiver – sont situés en face de la Place du Palais qui a été le théâtre d’événements qui ont changé pour toujours l’histoire de la Russie et notamment, la Révolution d’Octobre 1917.
Impossible de regarder une par une les 60 000 pièces qui sont présentées ici. On décide de consacrer une bonne partie de notre temps chez les peintres modernes français qui sont ici à l’honneur. On passe de Picasso à Matisse, de Cézanne à Gauguin et de Monet à Renoir. On s’attarde ensuite devant d’autres célèbres artistes en mélangeant les styles et les époques : De Vinci, Rubens, Rembrandt, Van Gogh, Michelangelo… Ouf !
Le long de la Neva
Saint-Pétersbourg est une ville fastueuse. C’est la première chose qui saute aux yeux quand on se balade le long des boulevards rectilignes imposants du centre-ville ou en suivant le cours de la Neva, le fleuve qui baigne la ville. La diversité architecturale impressionnante est un témoignage de l’immense richesse des tsars russes qui avaient fait de Saint-Pétersbourg le siège de leur pouvoir ostentatoire.
Il faudrait des semaines pour faire un tour exhaustif de la ville, et pour visiter tous les édifices religieux, les parcs, les palais, faire un tour en bateau sur un des nombreux canaux et arpenter les dizaines de musées.
Honnêtement, on n’a pas eu le courage de s’adonner à de multiples visites dans cette ville qui est sans aucun doute la capitale culturelle de la Russie. On a préféré flâner tranquillement le long des rives de la Neva, nous retrouver par hasard devant la cathédrale Saint-Isaac, l’une des plus grandes d’Europe, et surtout avoir l’occasion de passer du temps avec nos hôtes.
Alexei et Ksenia
Une fois encore, nous avons été accueillis chaleureusement par ce jeune couple qui attend un heureux événement.
De longues discussions autour d’un bon repas nous ont permis de faire connaissance. Bien qu’ils soient assez habitués à héberger des voyageurs, ils n’en restent pas moins curieux et intéressés par notre parcours. Surtout, ils n’hésitent pas à nous proposer des activités qui nous sortent un peu de nos habitudes de voyageurs.
Pendant que Céline se fait coiffer par Xénia, Alexei me propose de l’accompagner à la salle d’escalade pour faire du bloc. Après près d’un an sans m’abîmer les mains sur des prises artificielles, c’est peu dire que je suis rouillé. Dures, dures les courbatures ! Mais cette reprise d’une activité sportive me plonge dans l’après de ce voyage. Pouvoir refaire de l’escalade régulièrement est quelque chose qui me manque vraiment.
Alexei et Ksenia nous ont aussi invités à les suivre à un concert de musique classique. Cette sortie correspond davantage à l’atmosphère que dégage cette ville majestueuse. C’était la première fois que j’entendais en live la musique de compositeurs classiques (Mozart, Bach) et plus moderne (Rachmaninov). J’ouvre grandes les écoutilles et je me laisse porter par l’orchestration. C’est beau, c’est puissant. Je m’abandonne à mes rêveries où me rejoignent mes 4 Bretons fantastiques qui me manquent, mais qui ne sont jamais très loin.
Terminus russe
Nos derniers jours en Russie s’écoulent tranquillement. On va faire un dernier tour avec Ksenia dans un marché en plein air où on trouve de tout et surtout n’importe quoi, un peu comme à Partisanskaya à Moscou.
On quitte Saint-Pétersbourg un peu dans la précipitation. Un malentendu avec nos adorables hôtes nous pousse à finir de ranger nos sacs – enfin, surtout le mien – devant l’entrée de leur immeuble.
On prend une dernière fois le métro en compagnie de travailleurs bien fatigués d’aller bosser. Haut les cœurs ! Il nous reste encore de la route à avaler avant de revenir en France !
Ce mois en Russie aura davantage été une aventure humaine, faite de nombreuses rencontres, de discussions et de partage du quotidien des hôtes qui nous auront tous accueillis à bras ouverts. D’Oulan-Oude à Saint-Pétersbourg, on a utilisé à fond le réseau de couchsurfing pour pouvoir être hébergés directement chez les locaux.
Les différences culturelles se sont presque évaporées avec notre passage de la frontière entre la Russie et la Mongolie. L’intérêt de ce retour progressif en Europe a donc été de nouer des relations, de tisser des liens avec des (futurs) voyageurs aguerris ou apprentis. Notre seule escapade dans la nature nous a laissé des souvenirs indélébiles, tant les résurgences du lac Baïkal résonnent en nous comme autant d’invitations à de nouvelles aventures sur cette terre des extrêmes qu’est la Sibérie.
On file attraper notre avion pour gagner notre futur pays : l’Ukraine. Eh oui, encore l’avion, vu que le train coûtait vraiment plus cher ou nous faisait passer par la Biélorussie, un des seuls pays d’Europe où il faut encore un visa.
On quitte le pays des grands hommes russes qui ont marqué l’Histoire : Lénine, Gagarin, Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï… et des (beaucoup) moins grands : Staline, Eltsine, Poutine et Gérard Depardieu !