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Une semaine de wwoofing…

Céline vous explique l’aspect religieux et spirituel de cette semaine particulière dans cet article. Je vais quant à moi tâcher de vous donner des explications et des indications pratiques sur le wwoofing.

Le W.W.o.O.F. (Willing Workers on Organic Farms1 ce qui donne en français : travailleurs volontaires en fermes biologiques) est un réseau international de fermes bios qui permet à toutes personnes (sans limite d’âge) de travailler entre 4 et 5 heures dans une ferme biologique contre le gîte et le couvert. Beaucoup de voyageurs adoptent cette solution pour ne pas trop dépenser d’argent et continuer à voir du pays.

Pour faire du wwoofing en Nouvelle-Zélande il faut, normalement, obtenir au préalable un visa vacance-travail auprès de l’administration qui gère l’immigration (assez facile à obtenir pour les européens apparemment). Ensuite, il faut s’inscrire sur le site dédié au wwoofing du pays concerné, ce qui coûte environ 40$, et, pour finir, compléter quelques informations personnelles pour pouvoir consulter et postuler aux annonces. En échange de cette inscription, on obtient un livre qui recense tous les endroits agréés par l’organisme pour faire du wwoofing. Il n’y a plus qu’à choisir votre lieu favori.

Nous, nous avons sautés toutes ces démarches. Du coup, nous n’avions absolument aucune information concernant le lieu, les gens, et ce que nous aurions à faire. Mais ce qu’il y a d’agréable avec le wwoofing, c’est qu’on ne signe aucun contrat. Donc si ça ne nous plaît pas, on s’en va !

On découvre la ferme, à 25 minutes au sud de Motueka, en arrivant le dimanche soir : 12 hectares de terrain découpés en plusieurs champs où poussent surtout des légumes, et un champ plus petit où paissent 6 vaches. Tout autour de nous, c’est la campagne néo-zélandaise très vallonnée et très verte. La route principale dessert les autres fermes environnantes et s’enfoncent ensuite vers le sud de l’île. En contrebas de cette route coule une rivière assez grande qui alimente en eau toute la ferme grâce à une pompe hydraulique. Sous le soleil qui se couche, c’est très bucolique.

Arrivée à la ferme

Notre journée de wwoofer peut débuter dès 7 heures au temple où l’on a la possibilité de participer à une cérémonie religieuse et une lecture / analyse de textes sacrés. Si on n’est pas intéressé, on commence directement par le petit-déjeuner vers 8h30. Après quoi débute la journée de travail jusqu’à la coupure déjeuner peu après 13 heures. Reprise du travail de 14 heures jusqu’à 16 heures et ensuite quartier libre. Le dîner étant servi vers 20 heures.

On travaille donc environ 5 heures par jour mais ça peut varier un petit peu en fonction des tâches à accomplir dans la journée.

Deux fois par jour, on doit aller traire les vaches et nourrir les veaux. Il n’y a pas de machines alors tout se fait à la main. C’est assez rustique mais j’arrive à trouver une bonne technique rapidement pour être bien efficace.

Kélig trait les vaches.

En fait, je me suis senti à l’aise super vite pour tout ce qu’il y avait à faire comme travail à l’extérieur : que ce soit pour planter des légumes (choux, brocolis, concombres,…), désherber, récolter (petit-pois), et même irriguer les champs. J’ai grandi à la campagne et je sens parfois que ça fait la différence. Un vrai petit fermier.

Quand le travail aux champs est terminé, il faut s’occuper de l’intendance. Faire la vaisselle, nettoyer la cuisine, passer la serpillère dans le temple, j’ai trouvé ça vachement moins marrant. Mais bon, en tant que wwoofer, il faut s’adapter à toutes les situations et à toutes les demandes. C’est pas toujours drôle mais ça permet de rencontrer d’autres gens. Les autres wwoofers qui étaient avec nous cette semaine étaient jeunes (de 18 à 23 ans, ça nous rajeunit pas!) et plutôt intéressants une fois la barrière de la langue dépassée.

En échange du travail accompli, on a le droit à 3 repas par jour. Tous les plats étaient donc végétariens et influencés par la cuisine indienne. Ce qui donne du riz matin-midi et soir ! Ça frise l’overdose en fin de semaine ! Mais c’était malgré tout très bon (surtout le repas du midi, le riz au p’tit-dej par contre c’était un peu tendu…).

Le principe du wwoofing c’est aussi de découvrir des nouvelles façons de faire de l’agriculture car il s’agit, la plupart du temps, de fermes biologiques. La nôtre était certifiée et j’ai pas mal discuté avec le fermier en chef pour savoir quelles techniques il utilisait pour bien faire pousser tel ou tel légume, comment être efficace pour arroser tout ça, quel engrais et quel pesticide (entièrement naturels) utilisés,… Comme j’ai un petit peu d’expérience dans le domaine, j’ai trouvé tout ça très intéressant.

Un joli champ

En ce qui concerne le wwoofing, cette semaine a été particulièrement réussie. On ne savait pas où on débarquait et on a réussi à s’adapter très vite à un nouvel environnement. Que ce soit les wwoofers ou la communauté Hare Krishna, tous nous ont beaucoup apprécié.

Une communauté qui d’ailleurs a l’air de bien fonctionner, même si ce n’est pas en une semaine qu’on peut établir un jugement définitif. Les gens étaient d’une remarquable gentillesse et bien plus ouvert d’esprit qu’on aurait nous-mêmes pu imaginer en arrivant dans leur ferme.

Par contre, je n’ai pas adhéré à un seul moment à leur religion ou à leur façon de voir le monde. Je pourrai être végétarien mais certainement pas pour les mêmes raisons qu’eux. Jamais je ne pourrai me soumettre à une autorité religieuse qu’elle quelle soit. Pour moi, une grande partie de leur philosophie est construite sur la peur qu’ont les gens de la mort. Pour ma part, j’ai l’impression d’avoir dépasser cette peur depuis longtemps donc forcément je ne me sens pas concerné par les idées qui en découlent.

Après c’est important de se constituer un point de vue qu’il soit positif ou négatif, et c’est pour ça que j’ai accepté cette semaine si particulière à l’autre bout du monde. Et cette expérience là, elle est forcément enrichissante…

…en plus on n’a strictement rien dépensé !

Vive le wwoofing !

 

1 En fait, le nouveau nom du W.W.O.O.F. c’est : World-Wide Opportunities on Organic Farms ce qui signifie : « Opportunités internationales dans des fermes biologiques ».

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