Après les 4 premières journées de jeep, nous étions déjà complètement conquis par le désert de Gobi. Notre équipée a désormais entamé la route du retour qui va nous ramener en Mongolie centrale, à Kharkhorin.
Petit détour en ville
Entre deux sites à visiter, on se ravitaille dans de toutes petites localités situées au milieu du désert. On a l’impression de débarquer dans des villes poussiéreuses laissées à l’abandon et balayées par les vents. Les habitants passent en fait la majeure partie de leur temps à surveiller leurs élevages à l’extérieur de ces cités dortoirs. On achète nos soupes de pâtes et on poursuit notre route vers d’autres horizons.
Bayanzag, les falaises de feu
Cette formation géologique particulière provient de l’érosion, sur plusieurs milliers d’années, du sable et de la roche. Il en résulte ces falaises rouge feu déchirées par l’abrasion, appelées « bayanzag ».
Ce sont aussi des lieux paléontologiques majeurs. De nombreux œufs fossilisés et d’ossements de dinosaures ont été déterrés ici. Ils sont désormais exposés à Oulan-Bator ou dans d’autres musées du monde entier. On a cherché un petit peu, mais on n’en a pas trouvé. Par contre, on a bien compris à quel point le vent, encore lui, a dû jouer un rôle important de sculpteur de reliefs, tellement il soufflait fort ce jour-là.
C’est aussi lui qui s’amusait à modeler les nuages dans le ciel et à leur donner des formes complètement dingues. Pour le plus grand plaisir de nos yeux ébahis.
Les nomades de notre nouveau campement élèvent eux aussi des chameaux, et proposent aux touristes qui le veulent d’aller faire un tour pour découvrir les alentours. Le problème, c’est qu’il est déjà bien tard quand on nous le propose.
Du coup, ce sera une très rapide prise de contact avec les vaisseaux du désert. J’ai juste le temps de m’imaginer conquérir un pays, caché derrière les dunes, avec une armée de chameaux à ma solde… Pouf, c’est déjà fini ! Mon « guide » voudra me faire payer ce quart d’heure héroïque au prix d’une heure complète.
Mais je suis un voyageur aguerri qui est passé par l’Inde, et je ne me laisse pas faire. Il ne faut pas déconner quand même ! Allez, restons zen. Regardons le ciel.
L’enfance d’un khan
Un jeune guerrier mongol nous reçoit chez lui. Il nous a autorisés à séjourner dans son camp de yourtes pour la nuit, après un round d’observation et un second d’intimidation.
J’ai dû aller parlementer au nom du groupe. Évidemment, il ne paye pas de mine avec ses tresses de fille. Le rite d’initiation impose au jeune garçon de ne se couper pour la première fois les cheveux qu’à l’âge de 5 ans.
Cette évidente marque de manque de virilité, il la compense par l’affirmation précoce d’un caractère de futur khan – celui qui commande. Grâce à un sens aigu de la diplomatie, je lui fais comprendre que ce n’est pas la peine de vouloir escalader notre yourte pour prouver que c’est bien lui le chef.
Une fois que les choses sont claires entre nous, on peut aller se promener un peu. Les ruines du monastère d’Ongiin Khiid ne sont pas loin. Cet ancien complexe bouddhiste a été entièrement détruit pendant les purges staliniennes qui tentèrent d’éradiquer, de 1937 à 1939, toutes formes de religion dans le pays.
Ce haut lieu du bouddhisme fut l’un des plus grands de la Mongolie. Aujourd’hui, 13 moines vivent dans des yourtes au milieu des ruines et collectent des dons pour reconstruire les temples détruits. Il y a quelques années, un nouveau temple a été édifié. Il permet aux fidèles de maintenir ce lieu de culte actif.
On prend un peu de hauteur pour apercevoir sur l’autre rive de l’Ongi, un autre complexe bouddhiste en ruine. Cet endroit historique, chargé de spiritualité, nous offrira un nouveau coucher de soleil somptueux.
Le lendemain, mon petit pote, le futur khan, assiste, hébété et nostalgique, au démontage (rapide) d’une des yourtes d’accueil.
Ça sent la fin de la saison touristique et le début de l’hiver qui ne finira qu’à la fin du mois d’avril… Au revoir petit khan.
La vallée d’Orkhon
Cette nouvelle journée de route nous conduit au cœur d’un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO : la vallée d’Orkhon.
Elle abrite en son sein de nombreux vestiges archéologiques, témoins de l’Histoire du peuple mongol. Et au milieu coule une rivière de plus de 1000 km de long : l’Orkhon. C’est le cours d’eau le plus long de Mongolie qui forme par endroit de très belles chutes.
Une petite pause est nécessaire pour pouvoir apprécier l’ampleur du spectacle. Une fois encore, les contrastes sont saisissants. On vient à peine de quitter l’aridité du désert et on se trouve désormais dans une vallée gigantesque et verdoyante.
C’est à peine croyable. Les uns après les autres, les paysages grandioses se sont succédé, entrecoupés de couchers de soleil magnifiques. On retiendra longtemps ces sensations qui nous ont secouées chaque fois qu’on s’est extasié devant une montagne, une rivière, une plaine ou un groupe de chevaux sauvages.
Ces 8 jours magiques sont passés à une vitesse folle. De toute façon, le temps ne sait pas faire grand-chose d’autre que de filer à toute allure. Une dernière photo souvenir pour immortaliser nos adieux à Bör, notre excellent chauffeur. Kharkhorin, c’est la fin de notre trip en jeep, mais le début d’une nouvelle aventure…
Quelques liens
Bör est un ami de longue date de Mejet et Bilegt, le couple qui a organisé pour nous ce périple en 4×4. Voici leur site web.
De nombreuses infos pour préparer votre futur séjour mongol sur ce site (Terra Mongolia) d’une voyageuse suisse qui connaît très bien le pays.